CLAIRE MARIN




M O N S T R U O S A

KIEL.GERMANY

Festival du film de Strasbourg 2009

Call to me and I will answer you and tell you great and unsearchable things you do not know.
Jeremiah 33:3
Invoque-moi et je te répondrai. Je t'annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas.
Jérémie 33:3




the Coney Island man


written in a lot of places in town, pretty weird !
LOOK UP, PREPARE THE WAY! - 85 minutes

Laurence Hein
Aurélie Lobin
Emmanuelle Grivelet-Sonier
Claire Marin
Julie Laurent
Françoise Cousin
Perrine Tourneux
Karin Shibata
and the people of New York!


Claire and Emmanuelle in Time Square



Emmanuelle reading her text on the way to Brighton Beach, Brooklyn




Claire, second casting and ready to play in the four films!

Sandrine Mercier / monteuse ( editor )

Laurence Hein sleeping between exhausting takes !

Claire relaxing in Washington Square





Claire and Jay, last day of shooting...









Aurélie Lobin

Abel Ferrara smiles at my camera !



LOOK UP, PREPARE THE WAY!

-parce que tu crois qu’un film c’est c’qu’on voit ?
Un film c’est c’qu’on voit pas.
Le plus beau film ce s’rait une seule image, pas de montage !
Mieux encore : pas d’image, que du son !
- mais ce s’rait plus un film alors ?!
- t’as rien compris !



Jay / Off:
New York mais pour essayer d’y tourner un film cette fois, pour se souvenir, essayer de retrouver la trace de quelque chose, de quelqu’un, j’ai vécu ici il y a lontemps, à arpenter les avenues, à tenter de comprendre pourquoi je m’y sentais si bien, j’ai toujours pensé que j’y finirais mes jours à ne rien faire, à rêver ma vie au lieu de la vivre, à voir le soleil se lever comme il se lève ici chaque matin sur ce nouveau monde, New York, oui, mais à peine retrouver les goûts et les odeurs, à peine posé mon sac à l’hôtel, j’efface une heure d’images comme ça, le départ de Roissy, l’aterrissage à JFK, le taxi, le début d’un film qui ne se fera plus.
Laurence: Oser dire, dire ce que j’ai à te dire, j’ai peur, j’ai peur, j’ai peur de tout.
Emmanuelle et Claire/ Venus Diner:
Emmanuelle : Qu’est-ce que t’a dis tout à l’heure ? Au centre, il y a la déception et quoi ?
C : A la périphérie qu’est-ce qu’il y a ?
E : Qu’est ce que ça veux dire ?
C : J’veux dire c’est comme si finalement, y avait qu’ça. Apprendre la déception, apprendre à être déçue. Se contenter de ça :
être déçue. Remarque, le contentement, la déception, c’est pareil non ?
E : Bah ! non c’est pas pareil, qu’est-ce que tu racontes ?
C : On est dans la ville des grands espoirs et des grandes déceptions non ? C’est là qu’il voulait qu’on soit alors on est là, et le monde déborde partout. J’en ai marre que le monde déborde sur moi, j’en ai marre du monde, je veux que quelqu’un me prenne la main c’est tout. Ici voilà c’est ça, tu peux tout avoir, anytime, quand tu veux, n’importe quand, et finalement t’as rien et t’es face à toi-même. Et puis j’en veux au monde d’essayer de nous faire oublier, et puis nous souvenir, puis oublier, et puis continuer, et puis tomber, et nous relever, et puis espérer à nouveau.
E : Moi aussi j’aimerais bien qu’on m’prenne la main et qu’on m’emmène loin…
C : Où ?
E : A New York !...
C : Qu’est-ce que t’a dis tout à l’heure ? Au centre, il y a la déception et quoi ?
Françoise: Non mais j’trouve que y'a un côté, heu… bien sûr que moi j’aimerais m’occuper de quelqu’un et en même temps j’ai l’impression qu’aujourd’hui c’est, c’est pas possible on peut pas s’occuper de quelqu’un, enfin j’veux dire c’est c’est … enfin moi je connais peu de gens qui s’occupe de l’autre, enfin, véritablement…
Laurence : J’aime beaucoup comme tu m’regardes, j’aime beaucoup comme tu m’filmes, mais j’peux pas partir!
Perrine: La rédemption c’est l’amour, bien sûr, pas la beauté !
J’veux m’occuper de quelqu’un.
Prendre soin de quelqu’un, lui saisir les bras, lui attraper les cuisses, l’embrasser sur les joues, lui caresser les pieds, lui attacher les poignets, j’aimerais bien manger ses cheveux aussi.
Emmanuelle et Claire devant le Chelsea Hotel:
C : Qu’est-ce qu’on fait ? On va au Venus ou au Malibu ?
E : Non au Venus. Les waffles sont pas mal et y a du "refill" de café.
C : Remarque on peut aussi passer au Whole Food et faire l’ouverture du Barnes avec des scones aux cranberries ou au fromage super épicé.
E : Résultat on a une souris… Bon, ok ! On a changé d' chambre…
C : Ouais mais le ventilo fait un bruit atroce et il marche même pas…
E : Bon ça c’est le Chelsea Hotel hein…
C : Mais avant je voudrais passer à Universal News pour voir si Renée Zellweger est "pregnant" et si Jessica Alba est aussi "skinny" qu’Angie.
E : Putain ! T’as vu la gueule de Brad dans US ?
C : Au centre il y a la déception, à la périphérie y'a quoi ?
E : On remonte dans la chambre si tu veux, on termine les raisins sans pépins…
C : … les "seedless grapes"...
E : Ouais… avec une petite Red Stripe.
C : Tu déconnes ? Une bière jamaïcaine au breakfast ?
Putain ! Il fait chaud ! Qu’est ce qu’on fait ?
E : Je crois que j’ai envie d’aller à Kinokuniya…
C : … Ah … la boutique japonaise…
E : … Ouais… pour les stylos. Et de prendre un cornbread chez Dean.
C : Ah tu connais Dean ?
E : Ouais. Il m’a raconté son premier voyage à New York! Dean and Deluca !
C : Où il est passé ?
E : Uptown je crois. Dans un quelconque bookstore !
Bon, on décolle, j’ai faim !
C : Ok, Venus Diner !
E : Bon ok !
C : On décolle pour Venus…
Aurélie: Il y a cinq ans mon sourire n’était pas le même
Tout l’monde me dit: « ton sourire n’est plus le même ! Il y a cinq ans ton sourire n’était pas le même»,
ils disent tous ça l’air catastrophé, mais quand je l’avais ce sourire,
personne ne me disait: « Quel beau sourire ! »,
alors à force , à force de personne pour dire…
à force de personne nulle part, j’ai perdu mon sourire, voilà !
Et maintenant ils sont tous là, je sais pas… dans la nostalgie, dans le regret de ce qu’ils n’avaient même pas vu, même pas remarqué... mon beau sourire !
Claire: Tu peux pas lutter avec ça.
Effacer.
En fait j’crois que les images perdues c’est la métaphore de c’qu’il arrive pas à retenir, enfin pire… je crois que c’est lui qui a effacé c’qu’on avait filmé. C’est ça en fait, ces images perdues, c’est cet amour perdu !
Et je regarde la caméra de temps en temps !
La vie est irréelle alors il faut faire des images pour s’en souvenir.
Tu me dis quand c’est bon ?
Ça te va ? J’vais aller m’baigner.
Emmanuelle: Au bout d’deux jours ils ont perdu une cassette dv, une heure de rushes, y paraît que c’était joli, enfin je sais pas moi, j’viens d’arriver là… ben non j’m’en souviens pas puisque j’les ai pas vu j’te dis !
Ouais vaguement, d’un amour perdu… je crois.
J’continue... Parce que tu crois qu’un film c’est c’qu’on voit ? non, non un film c’est c’qu’on voit pas.
On recommence tout Jay !
La vie est irréelle, alors il faut faire des images pour s’en souvenir, sinon c’est comme si rien n’avait exister.
Laurence: J’ai peur… des autres, de moi-même...
Mais c’est drôle, j’ai pas peur de toi.
Tu m’as jamais fait peur, pourquoi ?
On s’explique alors c’est fini après, dès qu’on demande, dès qu’on pose des questions, dès qu’on dit certains mots, c’est fini.
Moi ? Je veux le contrôle. C’est tout. Voilà !
Control freak !
Je crève de peur. Des fois que… j’serais touchée. Atteinte !
Des fois que je ressentirais quelque chose, sans que ça passe par la tête, des fois que je deviendrais dingue ou des fois que j’ferais n’importe quoi.
C’est pas possible, j’peux pas… Faire n’importe quoi, comme ça.
Alors, alors ça travaille dedans longtemps !
J’suis assez lente. J’ suis jeune. J’crois qu’ j’ai le temps.
Quand je suis avec toi, j’suis... Enfin… J’ai l’impression…
J’ai pas une très haute opinion de moi-même en fait, mais avec toi, j’reprends courage, tu m’redonnes courage.
Pourquoi tu m’redonnes courage ? Au lieu de m’emmerder comme les autres ! On se connaît d’où ?
Je veux dire. On se connaît d’avant, non ?
Karine: A c’moment là d’l’histoire, je suis sûre que vous vous dites: « de quoi s’agit-il… exactement. De quoi parle t’il ? »
Ne m’regardez pas comme ça ! Je n’sais pas. Je ne sais pas ! Je débarque ! Voilà !
La vie, le cinéma, la perte de quelque chose, de quelqu’un peut-être.
Vous avez plutôt envie de quelque chose de bien… carré, non ?
Ça fait peur, hein ?
Je suis d’accord, ça fait peur !
Aurélie: Dis moi c’que tu veux, j’ferai c’que tu veux
J’aimerais bien être une enfant comme toi, avoir un rêve aussi, j’ferai c’que tu veux, dis moi c’que tu veux...
T’es du genre à commander toi non ?
Moi j’sais obéir tu sais… qu’est ce que tu veux ?
Me laisse pas le choix surtout, si tu me laisses le choix c’est foutu, t’entends ? T’es sourd ou quoi ?
C’est l’charme de l’époque, tu crois ? Ce vide là, cette façon de remplir le vide, vite vite remplis vite.
C’est les hommes ou l’époque ?
De quoi ça parle le film, de violence, d’abandon, de cruauté ?
C’est mon histoire ou quoi ?
Tu connais ça toi hein la solitude !
Julia: Je n’veux que toi, que toi.
Qu’est-ce que ça veut dire tu crois ? Tu n’sais pas ? J’en étais sûre.
Le type au ballon, la promeneuse de chiens, ça t’ dit quelque chose ?
C’est juste un rêve pour toi, non ?
De quoi y parle le film déjà ? D’un amour perdu...
Jay / Off: Non c’est pas la même chose que… que faire une chanson ou un livre, y'a des gens en chair et en os et… des personnes. Des regards, la peau… donc de la nostalgie, ça rend heureux, ça rend euphorique mais, ça rend triste de faire des films.
Laurence: J’ai rien pour toi, c’est toi qui m’donnes tout, moi j’ai rien… rien

Mais à qui donc sourit Sylvia Plath ?

Laurence: : Tu sais qu’y'a plusieurs nuances de noir ?
Perrine : J’renonce jamais, qu’est ce que ça veux dire tu crois ?
Tu sais pas ?
Julia : Je sais des choses sur vous, ça vous étonne ? Vous avez oublié comment marche la tête, vous avez oublié hein ?
P: Qu’est ce que ça veut dire tu crois ?
L: Tu sais qu’y a plusieurs nuances de noir ?
J: Je sais des choses sur vous.

WHERE IS THE WAY OUT ?

Laurence: T’es là ? Mais Pourquoi t’es rev’nu ? J’t’ai dit qu’j’pouvais pas partir !
Et puis j’veux pas en plus.
J’ai rien pour toi, c’est toi qui m’ donne tout !
Moi j'ai rien (sérieux concentrée ! )
T’as des indications là ?
J’ comprends pas c’ que tu veux !
Putain ! Tu peux pas raconter une histoire comme tout l’monde, tu crois qu’ils s’emmerdent les autres ?
Personne comprend rien à c’que tu fais ! Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Tu veux quoi ? Tu veux baiser c’est ça hein, m’baiser à fond hein !
Tu crois qu’j’suis bonne à ça, j’ suis bonne à rien, j’ suis bonne à rien, qu’est-ce que tu crois ?
Putain jamais j’aurais pensé, p’tite fille on pense pas qu’ça va s’passer comme ça, des journées entières à rien faire,
attendre des journées entières.
J' donnerais tout pour rev’nir en arrière. Avant.
Avant tout ça, j’donnerai tout pour rev’nir en arrière !
Laisse-moi ! Pourquoi tu viens toujours me chercher ? Laisse moi !
J’t’ai rien d’mandé. Rien !
Regarde… J’ m’écoute parler, j’déteste les gens qui s’écoutent parler.
Le son des voix pourries, les voix qui réclament.
J’suis actrice! Me demande pas plus que c’que j’ai à t’donner !
Parfois c’est comme si j’avais plus d’sang, plus une goutte de sang.
C’est pas un film noir au moins ?
On verra plus tard pour le reste. On verra plus tard !
Parce que toi tu crois qu’la vie c’est un fantasme ?
Remarque tu peux, pourquoi pas ?
Parce que c’est comme ça qu’ tu m’vois c’est ça ?
L’existence ça vaut mieux qu’ ça. Je sais plus où j’en suis !
Karine: Je n’me lasse pas. Je suis inlassable. Je n’renonce jamais. Je n’veux que toi, que toi. C’est juste un rêve pour toi, non ?
Alors il faut faire des films non ? Pour se dire qu’on a été là, qu’il s’est passé quelque chose, sur cette terre à un moment, non ?
Aurélie: Tu m’as derangé j’étais tranquille.
J’prends des risques, regarde. Tu n’es pas mon père.
J’ suis heureuse, j’ai une vie. Tu n’me connais pas.
J’aime les garçons j’ fais ça avec tout le monde. J’ commence par dire non, et puis j'dis oui, et puis j’dis non, et puis j’dis oui.
Si si si si j’suis très obéissante !
Françoise: Je sais pas enfin ouais ouais ouais, je sais pas c’est, non c’est pas c’est pas vraiment vraiment ça que j’veux dire.
Je suis moins bête que j’en ai l’air vous savez…
Je suis sûre que vous avez tout oublié, j’en suis sûre, vous avez tout oublié.
Vous rgardez mais vous n’voyez rien.
Vous avez oublié comment… comment marche le corps, vous avez oubliez non ?
A: Qu’est ce qui va pas ? Pourquoi tu m’emmènes pas ?
Pourquoi tu m’emmènes pas ?
J’aimerais bien être un enfant… comme toi. J’aimerais bien avoir un rêve aussi.
Tu connais ça toi hein… la solitude.
Jay/Off Essayer de retrouver la trace de quelque chose, de quelqu’un… de quelque chose, de quelqu’un.
Julia: A force de personne pour dire… A force de personne… nulle part… maintenant ils sont tous là… je sais pas dans la nostalgie, dans le regret, et maintenant ils disent que je suis triste, ils veulent s’amuser, ils veulent s’amuser.
F: Je vis, je vis, j’ai même pas notion de ce cadeau qui m’ait donné, je vis, rien ne m’intéresse, rien ne m’intéresse, rien ne m’intéresse, (ah oui ! c’est marrant ça) rien ne m’excite.
Jay/Off Quelque chose, quelqu’un !
F: Mais j’ voudrais fumer une cigarette alors…
J’suis une actrice. Regarde en haut, prépare le chemin.
C’est désespéré ou quoi ? Non tu penses pas ? Tu penses pas ça ?
Claire: Il m’avait dit j’vais te filmer en train de prendre ton p’tit déjeuner, dormir, marcher dans la ville, y’aura une voix off qui racontera l’histoire, l’histoire d’un amour dont on s’ souvient, l’histoire d’un amour dont on s’souvient, l’histoire d’un amour dont on s’souvient.
Laurence : T’es celui blessé à mort, j'suis celle qui blesse, c’est comme ça.
T’as des indications là, j’ comprend pas c’que tu veux, qu’est ce que tu veux ? C’est pas clair, c’est jamais clair avec toi.
Tu crois qui s’emmerde les autres, personne comprend rien à c’que tu fais. Qu’est ce que tu veux à la fin ?
Je l’sens souvent, y'a quelque chose à vivre là, à accomplir…
Je l’sens et puis ça m’échappe tout le temps.
J’aimerais juste un instant arrêter l’temps, trouver l’sens de tout ça, de toute cette souffrance, toute cette souffrance.
Moi j’ai rien. Rien.
J’déteste toutes ces manigances, j’déteste ça t’entends !
J’voudrais qu’on me prenne la main c’est tout, prend moi la main, prend moi la main, donne moi ta main. Putain c’est si difficile !
Tu vois y a deux sortes de déception :
La p’tite… Celle qui fait presque du bien ! Enfin un peu, quoi ! Une jolie tristesse ! La preuve qu’on est vivant quoi !
Et puis y’a la grande... La descente. Le désespoir. La détresse, assassine, qui enlève toutes les forces, qui surgit comme de nulle part. Même si rien n’surgit jamais de nulle part !
Tout espoir d’autre chose est impossible. Tous les sourires sont piégés. Fucked up !
Vendeurs. Voleurs. Vains. Comme une armée de soldats qui serait vaincus d’avance !
Tu veux quoi à la fin, qu’est-ce tu veux ? Tu veux baiser c’est ça, m’ baiser à fond, tu crois qu’j’suis bonne à ça, mais j’suis bonne à rien, moi. J’préfèrerais mourir que d’ partir avec toi.

Perrine: J’ai même pas la notion du cadeau qui m’est donné, rien n’m'intéresse. Mon beau sourire !
Karine: Il y a cinq ans mon sourire était commercial.
On est enfant, on fait un sourire et les portes s’ouvrent, vous n’comprenez rien ?
Mon sourire était commercial, on est enfant, on fait un sourire et les portes s’ouvrent.
J: Vous r’gardez mais vous n’voyez rien, vous avez oubliez comment marche la tête, comment marche la tête.
Il y a cinq ans mon sourire était commercial.
On est enfant, on fait un sourire et les portes s’ouvrent.
P: Je l’adore celle là : le sourire est la publicité que l’homme fait de lui même.
Je sais des choses que vous n’saurez jamais, je sais, je sais, c’est tout. Point. Je sais des choses sur vous. Ça vous étonne ? pourtant ordinairement… rien ne vous étonne, j’veux dire rien n’vous étonne plus.
Vous n’comprenez rien ?!
L: Je pense à toi et à ces millions de gens… je pense à toi.
Je voudrais juste un instant arrêter le temps… un peu quoi…
J’ai confiance en personne.
Prend moi la main, donne moi ta main, donne moi ta main. Putain c’est si difficile !
Parce que toi tu crois que la vie c’est un fantasme… remarque tu peux… Laisse moi. Pourquoi tu viens toujours me chercher, laisse moi, j’t’ai rien demandé. J’ai envie de vomir.
J’ai confiance en personne, mais je déteste toutes ces manigances, j’déteste tout ça t’entends… regarde je m’écoute parler, j’déteste les gens qui s’écoutent parler.
Le son des voix pourries, les voix qui réclament.
Je suis actrice, me demande pas plus que c’que j’ai à t’donner !
Tu veux les cuisses écartées c’est ça ?
Voilà à cause de ça j’peux pas partir avec toi, j’préférerais mourir que d’partir avec toi.
A: Toujours pensé que j’finirais là-bas.
C’est tranquille, non ? Personne te r’garde, c’est pas comme ici ?
Tu crois ?
C’est pas d’l’indifférence, c’est un autre… enfin. J’ai besoin d’un nouveau monde.
Là ça déborde un peu trop… partout. J’en peux plus, sans cesse, sans arrêt, ce putain d’ vieux monde qui déverse sa merde partout.
T’es du genre à commander toi non ?
Moi je sais obéir tu sais. Qu’est-ce que tu veux ?
Me laisse pas l’choix surtout ! Si tu m’laisses le choix c’est foutu.
J’aurais bien aimé partir.
Qu’est-ce qui va pas ? Pourquoi tu m’emmènes pas ?
Ça t’est jamais arrivé d’te dire : « C’est ma dernière chance ».
C’est possible tu crois ? Jamais elle repassera, jamais, c’est ma dernière chance, enfin: « j’ai gâché ma dernière chance. »
Tu crois qu’j’suis folle hein ? Tu crois que j’suis une putain d’actrice… tordue à la ramasse. Tu crois vraiment ça ?
J'f’rai c’que tu veux. Dis moi c’que tu veux ?
Ca t’est déjà arrivé d’entendre une musique, j’veux dire, que personne d’autre n’entend, un truc secret, une musique sublime, secrète ! Ouais j’suis sûre que ça t’est déjà arrivé !
Et de quoi ça parle le film ?
Et c’est quoi ce titre là... Look up machin...
Ah ! regarder en haut, vers le ciel, les étoiles, Dieu ?
La rédemption c’est l’amour pas la beauté !
C’est ça ?
Mais dis moi,putain ? C’est quoi ?
Une autre vie ?
Je veux partir avec toi à New-York, je veux partir t’entends ?
Emmène- moi ! Je t’en supplie.
Ca t’est déjà arrivé d’te dire, c’est une question d’vie ou d’mort ! Un truc fatal, c’est le destin.
Ouais j’suis sûre qu’ça t’est déjà arrivé !
Allez… emmène-moi ! D’accord !
J’suis une garce, en d’ssous d’tout, décevoir, c’est facile, c’est plus fort que moi, faut qu’ça … faut qu’ça… casse.
Faut voir dans l’regard de l’autre à quel point ça lui fait mal.
C’est une sorte de sport ça non ?
J’suis une putain d’enfant gâtée, c’est ça qu’tu penses, y’a plus malheureux, c’est ça qu’tu penses ?
Que j’ai pas l’droit d’me plaindre, mais qu’est-ce que tu sais d’moi pour penser ça, on s’connait pas, tu m’connais pas !!!
La lumière me plaît là, c’que tu m’dis m’plaît, j’ai envie d’te dire la vérité, ça t’est déjà arrivé de dire la vérité à un inconnu ?
Toute la vérité ! De pas dire un seul mensonge, de pas chercher à avoir le beau rôle un seul instant, d’être tellement perdue, tellement seule.
Il fait froid ce soir, non ?
Dans l’coin mes restaurants préférés sont ouverts, ça sent la nourriture partout dans la rue, à l’intérieur il fait bon, ça discute et les serveurs font de gentils sourires.
Pour un instant, je sais pas, on pourrait prétendre… Let’s pretend !
C’est ça! Faisons semblant ! Pour un instant faisons semblant.
Tu m’emmènes dîner alors ? Tu m’emmènes à New-York ?
D’accord ???!!!
Epilogue/Off/Jay: Nous nous sommes posés sur le sol, et violemment… nous avons atterri. Un instant, nous avons eu un peu peur, et puis… Paris !
Le film est fini maintenant. Le film ?
Mais quel film au fond ? Celui que je voulais faire ?
Ou bien celui qui s’est fait tout seul, quelque part entre ici, les ombres, les actrices et les fantômes de New-York ?
Tout cela a t’il seulement existé ?
Nous passons notre vie à écrire, à choisir, à décider… du moins c’est c’que nous croyons.
Alors vivre ici ou là-bas ou très loin, ceci, cela…
Who cares ?



the long trailer ( with english subtitles)



Claire Marin and Jay Alansky hanging out in New York
picture by Emmanuelle